On continue avec notre série d’articles sur les systèmes Hi-Fi des stars : après Serge Gainsbourg, Steve Jobs et Frank Sinatra, c’est cette fois Sly Stone de Sly & The Family Stone qui est à l’honneur. Voyons donc si l’on peut établir la liste du matériel qu’il utilisait, tout en parsemant cela de quelques anecdotes.

Bienvenue chez Sly Stone, au 783 Bel Air Road (Los Angles, CA)

La photo que nous vous présentons ici date de 1971. Elle a été prise au 783 Bel Air Road à Los Angeles, Californie. Il s’agissait alors du domicile de Sylvester Stewart, plus connu sous le pseudo de Sly Stone. Et c’est précisément ici qu’il a enregistré Family Affair, le premier titre numéro 1 dans les charts à utiliser une boite à rythme ! Vous remarquerez d’ailleurs qu’à part sa sœur aux chœurs et Billy Preston au clavier, il n’y a aucun autre intervenant sur cette chanson. Un bel exploit ! Nous n’avons pas été en mesure de retrouver avec certitude l’auteur du cliché, mais il y a de grandes chances pour qu’il soit l’œuvre de Don Hunstein, photographe pour Columbia Records de 1955 à 1986. Enfin, pour la petite anecdote, notez que cette résidence de Bel Air Road a également été la propriété de John Phillips du groupe The Mamas and the Papas…

Lecteur de bandes 4 pistes Teac A-2340R

Cette photo de 1971 présente un Sly Stone conquérant, assis sur son lit avec en fond, un système audio lui permettant de lire et d’enregistrer de la musique. On remarquera en premier lieu le lecteur de bandes 4 pistes Teac A-2340 produit entre 1968 et 1973. Il était vendu à l’époque 849$, ce qui représenterait aujourd’hui environ 5000$. D’un poids de 21 Kg, ce Teac A-2340 est compatible avec les bandes de 7 et 5 ». Il est équipé de 3 moteurs de grande qualité et de têtes de lecture hyperboliques, autorisant notamment un excellent rapport signal-bruit (55 dB), et un wow & flutter inférieur à 0,08% (avec une bande de 7 »). On notera également une large réponse en fréquence (30 Hz – 22 kHz). Côté connectique, comptez sur des entrée Micro + Ligne et sur des sorties Ligne + Casque. Aujourd’hui, un Teac A-2340 se vend environ 400€.

Platine cassette Tandberg TCD 300

Nous sommes aussi parvenus à identifier un autre appareil présent dans le système audio de Sly Stone. Il s’agit de la platine cassette Tandberg TCD 300 ! Ce lecteur/enregistreur est non seulement compatible avec les cassettes Type I, mais aussi avec celles au dioxyde de chrome sorties au début des années 70 (CrO2). Fabriquée en 1972, la platine adopte 3 moteurs et 2 têtes, avec une tête dédiée à l’enregistrement/lecture et une autre à l’effacement. On retrouve la technologie Dolby B (lancée en 1968), qui permet d’obtenir une réduction du bruit d’environ 9 dB. Plus simple à intégrer que le Dolby A, le système de réduction de bruit Dolby B est devenu un standard dès le milieu des années 70. Toutes les cassettes de musique vendues dans le commerce l’intégraient d’ailleurs ! Aujourd’hui, vous pouvez acquérir une platine cassette Tandberg TCD 300 en bon état pour environ 250€.

Les autres composants du système audio de Sly Stone

Le système audio de Sly Stone est également composé d’une platine vinyle, d’un ampli et d’un tuner que nous ne parvenons pas à identifier formellement. Concernant les enceintes, il y a de fortes chances pour qu’elles soient signées JBL ! Elles font en effet fortement penser à des 4310, fabriquées jusqu’en 1973. La taille de l’enceinte, l’épaisseur du cadre, le tissu acoustique : tout semble correspondre ! Nous n’avons en revanche pas été en mesure de reconnaitre ce qui semble être un tuner ou un ampli (sous la platine), et l’appareil qui se trouve hors-cadre (à la droite du Teac A-2340R). L’angle de vue de la platine vinyle ne permet pas d’affirmer clairement qu’il s’agit de telle ou telle référence. Si vous avez la moindre piste à ce sujet, n’hésitez pas à nous le signaler en commentaire : nous ne manquerons pas de mettre cet article à jour !

Pour info, aux dernières nouvelles, Sly Stone était devenu sans abri et vivait dans un van à Crenshaw. Mais il enregistrerait toujours des morceaux, non pas dans un home studio, mais dans son van. Rappelons que les soucis financiers du leader de Sly & The Family Stone ont vraiment débuté en 2009, lorsque son manager arrête de lui reverser les royalties de ses chansons. Un coup fatal pour celui qui avait aussi revendu à Michael Jackson en 1984 tous ses droits de publication pour seulement 1 million de dollars…

Crédits photo : 1- Auteur inconnu, circa 1971 / 2- Discogs / 3- Publicité d’époque / 4- Publicité d’époque / 5- Publicité d’époque / 6- Michael Ochs Archive, circa 1970

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