Edité par Warner Home Vidéo, cette adaptation du roman de Bernard Lenteric “La nuit des enfants rois” a été réalisée par Antoine Charreyron en mixant Motion Capture et animation pure. Le film est présenté au format 1.85:1 avec piste sonore en DTS-HD Master Audio 2.0 et 5.1 en Version Française uniquement.
Comme à notre habitude, nous ne jugerons pas les bonus présents sur ce disque.
Synopsis
Suite à la mort mystérieuse des ses parents, Jimbo Farrar, un garçon de 10 ans, est pris sous l’aile de Charles Killian, un multi-milliardaire propriétaire d’une fondation pour enfants surdoués.
20 ans plus tard, Jimbo est devenu un brillant chercheur chargé de trouver d’autres enfants surdoués dont les capacités s’apparentent de plus en plus à des pouvoirs…
Image
La colorimétrie assez froide du film tranche avec les films d’animation actuels (Pixar, Disney, Ghibli…). Bien qu’un peu austère, c’est paradoxalement quand le film vire pratiquement au Noir et Blanc (voire Noir et Bleu) que l’impression de profondeur et de précision nous a paru la plus intéressante, notamment dès la 30ème seconde et à la 32ème minute.
Attention toutefois, ces deux scènes sont particulièrement violentes et donc fortement déconseillées à un public jeune.
Le design particulier du film est dû à Viktor Antonov qui avait déjà officié dans le film d’animation Renaissance en 2006 (auquel The Prodigies fait fortement penser) ou dans le jeu vidéo Half-Life 2 (2004). Toutefois, de par son effet de « polygones améliorés », il nous a fait davantage penser au travail d’Eric Chahi pour le cultissime Another World (1991), et souffre de la comparaison avec Renaissance (film d’animation entièrement en ombres et lumières) comme si le passage à la couleur avait été la marche de trop à franchir.
Il faut tout de même souligner le travail d’Antonov sur la composition des plans et sur la projection des ombres et effets de lumière des néons, directement inspiré des peintures de Hopper. A ce sujet, nous pensons que le résultat le plus parlant du film concerne les scènes dans le bureau de Jimbo (10’10’’ ou 43’). Les détails y sont nombreux et les effets bleutés dus aux écrans sont magnifiques.
Les aléas de la production et du financement du film n’ayant pas permis au réalisateur, Antoine Charreyron, d’aller jusqu’au bout, de ses rêves, il est intéressant de noter que le maximum a été fait pour optimiser la version Blu-ray en supprimant certains artefacts et en renforçant l’effet de relief. Mais le manque de moyens couplé au choix artistique très (trop) ambitieux de Charreyron et Antonov donne naissance à un résultat quelque peu dénué d’âme et d’atmosphère alors que c’était l’idée principale de départ.
Ne vous attendez pas à des effets de jaillissement incroyables, mais plutôt (et encore une fois) à une profondeur et à des effets de découpe (renforcés par le côté géométrique du design) assez agréables. On notera donc les beaux effets lors de l’affichage du titre (5’35’’), à l’apparition de Gil sur le toit d’un Mobil Home (14’15’’), sur un grillage (17’), ou encore lors du survol des oiseaux au dessus de New York (19’45’’) où la 3D des volatiles tranche superbement avec le rendu pastel de la ville, semblable à une toile de Hopper.
En fait la 3D fait mouche par moments (animateur sur fond noir à 52’ ou flocons de neige à 70’35’’) mais semble un peu trop plate lors des scènes censées être les plus spectaculaires tel le carnage automobile dans les rue de New York à 55’20’’.
Et le bel effet « fil de fer » sur l’explosion d’un missile (83’45’’) renforce encore l’idée de ce que ce film aurait pu (dû) être.
En tout cas la 3D (avec un débit vidéo flirtant parfois avec les 35 Mbps!) n’aura jamais, lors de ce test, souffert de défauts de dédoublement sur notre LM960V.
Son
De ce côté-là, rien à dire… le résultat est proche de la perfection. Présentée en DTS-HD Master Audio 2.0 et 5.1, la (seule) VF est constamment précise et la voix de Mathieu Kassovitz (dans le rôle de Jimbo) est bien tenue et sans effets de réverbération.
Le 5.1 (48 kHz) prend bien sûr le pas sur la stéréo avec une gestion très intelligente des voies surround qui s’expriment pleinement avec un débit variant entre 1.8 et 3.1 Mbps.
Pour la démo, privilégiez la fin du film où les coups de feu, explosions et autre gardien qui s’écrase contre une vitre (69’45’’), solliciteront vos enceintes surround et caisson de basses à bon escient comme ils l’ont fait sur notre pack B&W.
Conclusion
Vous aurez pu remarquer que nous avons, pour une fois, été un peu plus sur la qualité artistique du film. Notre volonté était de mettre en exergue la qualité du projet original et de ses intervenants, malheureusement entachée de défauts propres, selon nous, à un manque de moyens ou de continuité lors de la production.
The Prodigies 3D reste un bel exemple de ce que peut faire le cinéma d’animation français, et dans tous les cas un nouveau disque de démo pour votre installation.
Ce test a été effectué en 3D passive sur le matériel suivant :
- Écran: LG 55LM860V
- Lecteur Blu-ray: Philips BDP 7600
- Ampli-tuner Home Cinéma: Onkyo TX-NR616
- Pack d’enceintes : B&W MT-60D
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