A la toute fin des 40’s, les disques 33 et 45 tours commencent seulement à montrer le bout de leur microsillon… Peu de temps après, dans le courant des années 50, une nouvelle génération de pointes de lecture voit le jour : il s’agit des cellules magnétiques que nous connaissons aujourd’hui. Les bonnes vieilles cartouches piézoélectrique et céramique font pâle figure, face à cette petite nouvelle qui offre de meilleures performances sonores, et une usure moindre du disque…
Le type de cellule (MM / MC)
Il est vrai que le plus souvent, on rencontre des cellules MC sur les platines Hi-Fi haut de gamme, alors que les cellules MM sont réservées aux appareils moins coûteux en raison de leur conception plus simple. Grossièrement, la cellule MM exploite un petit aimant positionné sur le cantilever, entre 2 bobines, qui forme ainsi un générateur électromagnétique. Cet aimant vibre en réponse au passage du diamant dans le sillon, produisant une tension dans les bobines (pour les cellules MI, l’aimant est remplacé par un morceau de métal, et un plus gros aimant vient se placer sur les bobines pour fournir le flux magnétique).
Sur les cellules MC, la bobine est attachée au cantilever, et le signal est produit par le mouvement de cette bobine dans le champ magnétique des aimants. Il est communément admis que la plage de fréquences est ainsi plus large. Les cellules MC sont meilleures ? Oui et non… Les cellules MC ont une impédance et une capacitance plus faibles que les cellules MM. Elles sont ainsi plus fidèles à l’enregistrement original car en principe, elles fournissent une réponse en fréquence plus linéaire (plate).
D’un point de vue purement technique, les cellules MC sont donc supérieures aux cellules MM… Mais entre la théorie et la pratique, il y a toujours un écart significatif : en effet, la qualité sonore est une notion très subjective, et certains préféreront donc le rendu d’une cellule MM à celui d’une cellule MC, qui peut se révéler moins flatteur même si il est plus « précis ». Mais il y a tout de même d’autres éléments déterminants qui conditionnent la qualité sonore finale : le cantilever et le diamant utilisés lors de la conception !
Le type de monture
La « monture » est le système de connexion utilisé pour fixer la platine sur le bras de lecture. On peut déterminer 3 grands types de monture : P-Mount, Standard 1/2’’, et Ortofon/SME. La monture P-Mount est de forme rectangulaire, et se fixe directement sur le bras de lecture. On la trouvait sur des cellules plutôt bon marché, mais aussi sur certaines réalisations plus haut de gamme comme d’anciennes platines Bang & Olufsen. Le maintien de la cellule se fait par une vis latérale qui parcourt le bras de part en part. Aujourd’hui, elle n’est plus du tout utilisée, mais si votre platine est ancienne, il est possible qu’elle exploite ce type de connexion.
La monture SME/Ortofon est la plus aisée à utiliser, et il est très rapide de remplacer une cellule exploitant ce type de monture. En effet, le porte cellule et la cellule ne font qu’un, et il vous suffit de le positionner sur la monture du bras avant de visser le collier de sécurité. Cette monture assure un excellent contact entre le bras et la cellule, et s’avère, encore une fois, très simple à remplacer… Pas étonnant qu’elle soit intensivement utilisée par les platines DJ professionnelles, et certaines platines Hi-Fi haut de gamme.
Vient ensuite la monture de type Standard ½’’, qui est bien plus fréquente de nos jours. On la retrouve sur la grande majorité des platines vinyles haute-fidélité. Deux configurations sont possibles : soit La cellule vient se fixer sur un porte-cellule au format Ortofon/SME à l’aide de 2 vis (comme sur cette platine Denon), soit elle se fixe directement sur le bras toujours avec 2 vis (comme sur cette platine Thorens). Dans les deux cas, un jeu de 4 câbles, rouge (canal droit), blanc (canal gauche), vert (masse droite), et bleu (masse gauche), doit ensuite relier la cellule à son porte-cellule. Le type de monture est donc un élément crucial : trompez-vous de monture, et votre nouvelle cellule ne vous sera d’aucune utilité !
Le type de diamant
Le diamant idéal devrait avoir une forme identique au burin qui grave le sillon. Mais c’est impossible, car votre vinyle serait inutilisable après une seule écoute… Aussi, deux grands groupes de diamants cohabitent, aux côtés d’autres plus confidentiels : les pointes de forme sphérique (ou conique) et celles de forme elliptique. Les diamants sphériques proposent une surface de contact avec le disque qui est plus conséquente : l’usure du disque est ainsi réduite par rapport à l’utilisation d’une pointe elliptique. Plus compliquée à réaliser et donc plus coûteuse, cette dernière assure un niveau de distorsion plus faible (particulièrement dans le haut du spectre), et donc une sonorité plus raffinée (plus fine). La bande passante est aussi plus large. C’est pourquoi la plupart des utilisateurs « audiophiles » se tournent vers elle… Ce qui n’est pas le cas des collectionneurs purs et durs, qui font passer la conservation de leurs précieuses galettes avant la qualité de restitution, qui reste sommes toutes parfaitement honorable.
Il existe des diamants plus aboutis comme le Shibata, le Micro-Line, ou le Replicant, qui combinent le meilleur des deux mondes, en améliorant encore la qualité de restitution grâce à une surface de contact plus grande et plus longue ! Bien entendu, ces diamants ont une taille plus complexe. On distingue aussi les diamants « nus » (nude), plus couteux et de meilleure facture, des diamants « fixés » sur un morceau de métal (tipped).
Le diamant est quasiment le seul élément qui s’use dans une cellule phono. Au bout d’un certain temps (variable de 800 à 2000h selon votre utilisation, la force d’appui…), la sonorité commencera à se détériorer petit à petit. Vous perdrez en définition, les micro-informations deviendront lointaines… Il est temps de remplacer votre diamant ! Le remplacement du diamant n’est possible que sur les cellules MM : en effet, en raison de leur conception spécifique, les diamants des cellules MC ne sont pas remplaçables par l’utilisateur. Et bien qu’il soit possible pour les marques d’effectuer pour vous ce remplacement en atelier, celles-ci préfèrent souvent vous faire une belle ristourne sur une nouvelle platine, afin d’économiser du temps… Vous êtes 100% gagnant, car le coût de remplacement d’un diamant équipant une cellule MC est particulièrement onéreux !
Voilà pour ce mini dossier consacré aux cellules phono ! N’hésitez pas à visiter notre boutique dédiée sur Cobrason.com, afin d’y découvrir les produits de constructeurs prestigieux comme Ortofon, Grado, Shure, Denon ou Audio Technica. Et n’oubliez les préamplis phono MM/MC, ainsi que les transformateurs MC !
Au fait, le Disquaire Day, c’était comment ?