L’histoire du lecteur vinyle pour voiture Philips Auto-Mignon commence à la toute fin des années 50, avec la sortie du premier modèle baptisé MK60. Il était alors fabriqué par Philips Radios Deutschland. La production semble ensuite être partagée avec Philips Eindhoven.
Philips Auto-Mignon
Inutile de vous faire un dessin : le principe de cette platine vinyle pour automobile est simple ! A une époque où les 45 tours sont la forme la plus courante de musique, il était important de proposer un tel dispositif pour les riches possesseurs de voitures. A son lancement en 1959, ce lecteur de 45t coûtait en effet la coquette somme de 148 Deutschemarks, soit l’équivalent d’environ 800€ en 2015 si l’on tient compte de l’inflation ! Toujours est-il que le succès fut bel et bien au rendez-vous, avec des personnalités influentes photographiées en compagnie de l’Auto-Mignon, dont Mohamed Ali. D’autres versions furent ensuite lancées sur le marché (AG2101 vers 1962, puis MK60T en 1963 et GA101 en 1971).
Dans des conditions de conduite normales, la lecture d’un vinyle est quasi impossible à cause des vibrations. Pour garantir une lecture sans décrochage de la pointe, Philips a dû imaginer un système d’amortissement à ressorts des plus efficaces. Le boîtier métallique de 4,5 Kg renfermait un entrainement par roue en caoutchouc, et les informations étaient extraites du disque à l’aide d’une aiguille en diamant ou en saphir selon les versions. Pour profiter de ses 45 tours sur une bande passante allant de 30 Hz à 13 kHz (données techniques AG2101), il fallait relier le Philips Auto-Mignon au poste de la voiture, afin d’en exploiter l’amplificateur et les haut-parleurs.
Malheureusement, la force d’appui de l’aiguille était tellement forte, que les pauvres 45t ne faisaient pas long feu… Enfin, notons que Philips n’était pas le seul constructeur à proposer de telles solutions pour les automobiles : par exemple, de nombreuses Chrysler 56-59 étaient équipées d’une platine vinyle !